miércoles, 21 de enero de 2009

Los niños no ven...




Los niños no ven ni su propia muerte, ni
la de los demás. Que la sangre se vierta, que la vida
se detenga, los pone en una especie de estado
de fingida indiferencia y de fuga. Es como
si hubiesen decidido no querer hacer caso
y no ceder a la conmiseración.
Es como si quisieran ya precaverse
contra la dureza de lo que les espera.
La duda no los ha herido todavía:
así que sólo por puro instinto desafían con fortaleza
los golpes y el curso de un porvenir que ignoran.
Se niegan a saber como si intentaran
negar lo ineluctable; todo se lo conceden
al juego, como si no previeran más que el presente




Robert Marteau ( Francia; Virollet, 1925- París, 2011)

(Traducción de Enrique Moreno Castillo)


Les enfants ne voient ni leur propre mort, ni celle
Des autres. Que le sang soit versé, que la vie
S'arrête les met dans une sorte d'état
D'indifférence feinte et de fuite. C'est comme
S'ils avaient décidé de vouloir passer outre
Et de ne pas céder à l'attendrissement.
C'est comme s'íls voulaient se prémunir déjà
Contre la dureté de ce qui les attend.
Le doute ne les a pas encore blessés :
C'est done d'instinct qu'ils défient dans la fortitude
Les coups et le cours d'un avenir qu 'ils ignorent.
Ils refusent de savoir, comme s'ils tentaient
De nier l'inéluctable ; accordent au jeu
Tout, comme s'ils ne prévoyaient que le présent.






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